Alain Folgoas : Une vie consacrée au maquillage de fiction

Dans l’univers du maquillage artistique, certains noms résonnent comme des références. Alain Folgoas en fait partie. Son parcours est celui d’un artisan passionné, d’un créateur de l’ombre dont les mains ont donné vie à des personnages marquants sur scène comme à l’écran.

À travers le maquillage, les postiches et les prothèses, il a façonné des identités, des visages, des époques. Ce billet lui rend hommage — non seulement pour son immense carrière, mais aussi pour son rôle de transmetteur de savoir, si précieux dans notre métier.

Les débuts d’une vocation

Dès son enfance, Alain Folgoas est captivé par les personnages flamboyants aperçus sur scène ou à l’écran, en Cinémascope. Leurs costumes somptueux, leurs perruques travaillées : tout l’émerveille. En classe de 4e, à seulement 13 ans, il commence à répéter le rôle de Don Diègue, le vieux père du Cid — un personnage qu’il ne jouera que bien plus tard.

Mais déjà, le théâtre entre dans sa vie. Il rejoint la troupe de son lycée et se voit confier un rôle marquant : celui d’un valet de 90 ans. Grimé pour l’occasion, il ne se reconnaît plus en se découvrant maquillé. Ce choc visuel oriente toute sa vocation. Il comprend alors qu’il ne veut pas seulement incarner des personnages, mais les créer.

Avec les moyens rudimentaires du théâtre amateur, il commence à transformer les visages : fards pour modifier les volumes, crêpé de laine pour simuler des barbes, pâte à modeler spécifique pour fabriquer des nez… Il se passionne pour la transformation et la caractérisation par le maquillage.

Certaines photos illustrent les créations réalisées par les élèves d’Alain Folgoas, sous sa supervision lors de ses formations.

Une formation fondatrice

Après trois ans à maquiller ses camarades en les vieillissant avec plus ou moins d’ingéniosité, Alain rencontre un maître : Arakélian, célèbre maquilleur de La Belle et la Bête. Celui-ci l’invite à rejoindre sa classe, la première à Paris entièrement dédiée au maquillage de spectacle.

Cette formation est une révélation. Alain y améliore sa technique, découvre le maquillage de cinéma, et avec lui, de nouveaux horizons de création.

Diplômé Maquilleur d’Art Arakélian, il commence rapidement à tourner au cinéma.

Du maquillage aux prothèses

Ses talents de posticheur sont très vite repérés par les grands maquilleurs de l’époque, qui lui font également bénéficier de leur formation. Alain est régulièrement appelé en renfort sur de nombreux films d’époque. Il perfectionne ses techniques au fil des projets.

Un jour, on lui demande de poser des cheveux sur des faux crânes destinés à Richard Burton, alors l’un des plus grands acteurs au monde. C’est à ce moment qu’il découvre le monde des prothèses.

Dès la fin de son service militaire, il y consacre pleinement son énergie dans un petit laboratoire personnel, où il mènera pendant 28 ans un travail de recherche sur les produits pour prothèses… et sur les postiches, bien sûr.

Certaines photos illustrent les créations réalisées par les élèves d’Alain Folgoas, sous sa supervision lors de ses formations.


La création au cœur du métier

Concevoir des personnages complexes mêlant maquillage, prothèses et postiches devient pour lui une véritable jubilation. Il explore toutes les tailles, toutes les couleurs, toutes les époques.

Son approche lui vaut une belle reconnaissance, notamment le Grand Prix Renaud-Barrault, décerné pour un masque de théâtre particulièrement remarquable. En parallèle, Alain Folgoas poursuit une carrière d’acteur dramatique et de chanteur lyrique, ce qui lui donne l’occasion de maquiller non seulement ses partenaires, mais aussi lui-même. Cette double activité nourrit sa passion qu’il finit par coucher sur papier.

En 1994, il publie deux ouvrages de référence :

Le Métier du Maquillage au Cinéma, disponible gratuitement en ligne et régulièrement mis à jour.

Maquillages Faciles, pour théâtre et fêtes

Une passion toujours vivante

Deux cambriolages successifs détruisent son laboratoire et mettent un terme à son activité de prothésiste. N’ayant plus les moyens de relancer l’atelier, il doit renoncer à cette partie de son métier.

Mais la passion reste intacte. Aujourd’hui, Alain Folgoas continue de partager son savoir en tant que consultant sur des projets de cinéma, théâtre ou télévision. Il donne aussi des cours particuliers, principalement en postiches, un art rare qu’il transmet avec rigueur à des élèves aussi passionnés que lui.

« La vie continue, la création de personnages dans le spectacle de fiction aussi. La passion est et sera toujours là. »

Ce que le parcours d’Alain Folgoas nous enseigne, c’est que le maquillage n’est pas qu’une technique : c’est un langage, une manière de raconter, de révéler, de transformer. Il nous rappelle qu’être maquilleur, c’est être un bâtisseur de personnages, un observateur du réel, un artisan du détail. Sa passion, malgré les épreuves, est intacte. Et aujourd’hui, il la transmet avec la même exigence et la même générosité.

À celles et ceux qui veulent approfondir leur savoir-faire, notamment en postiches ou en maquillage de fiction, ses cours particuliers sont une chance rare d’apprendre auprès d’un maître.

Une vraie rencontre d’artiste à artiste.

Pour aller plus loin :

Ses formations de maquillage et de postiches :
Page formation générale
Spécialisation postiches

Sur la conception des personnages :
Comment concevoir des personnages justes

Pour découvrir son parcours et ses autres activités :
Site officiel Alain Folgoas
Ses activités artistiques : théâtre et chant lyrique



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